Festival c'est fini pour cette année.
Que de beaux souvenirs!
AA'IN
Festival
21/11 C'est parti!
Festival c'est fini pour cette année.
Que de beaux souvenirs!
Festival
21/11 C'est parti!
Le cinéaste argentin Maximiliano Schonfeld signe un geste mystique sur la recherche de soi et la vénération comme exutoire du deuil.
Il
s’appelait Jesús López. Il avait les cheveux longs, une barbe fournie,
et était un repère pour sa bande d’ami·es, ainsi que pour son petit
village du fond de la campagne argentine. Sa mort soudaine et tragique
bouleverse sa communauté, sa famille et particulièrement son cousin, le
marginal Abel. Pour lui rendre hommage, c’est lui qui prendra sa place
et sa voiture pour la dernière course du petit championnat automobile
local, dont Jesús était une des stars. Pendant qu’il s’y prépare, son
deuil, ainsi que lui-même, se transforment peu à peu.(Les Inrocks)
Publié le 15/03/2022
On leur donnerait le bon Dieu sans confession et on aurait tort. Quand vient la nuit, Mariana, Michele et leurs copines de l’Église évangélique, portant toutes un masque blanc et lisse, agressent les filles qui osent marcher seules dans la rue. À bas les pécheresses !
Avec une ironie terrible et un indéniable sens de l’image, la Brésilienne Anita Rocha da Silveira (Mate-me por favor) pointe l’essor politique d’une religion ultra conservatrice et écartèle ses héroïnes entre mille diktats contradictoires. « Dix manières de faire un selfie chrétien », professe ainsi Michele dans ses tutos beauté – non sans avoir dissimulé le coquard offert par son viril amoureux.
Dans une perspective dystopique, le long métrage d’Anita Rocha da Silveira, présenté à la Quinzaine des Réalisateur, aborde les diverses tendances de la société brésilienne actuelle à l’image d’une Méduse : l’extrémisme religieux des églises évangélistes dont les fidèles sont menés par des pasteurs, la pratique de la chirurgie esthétique à outrance et le culte de la beauté des femmes, les Brésiliens qui s’instaurent justiciers de la normalité au nom du Christ.(...)
Dans l’univers de Mariana, les femmes doivent toujours être parfaites. Pour appliquer ce diktat de perfection à la lettre, Mariana et ses copines sont persuadées d’être dans le juste et de faire de leur mieux pour tout contrôler et tout le monde autour d’elles.
Mariana s’applique un masque sur le visage tout en priant Jésus et se rend à une réunion organisée par le pasteur afin de rencontrer, via une sorte speed-dating religieux, de jeunes hommes qui font partie d’un groupe de justiciers, Os vigilantes de Sião (Les gardiens de Sion) qui s’entraînent comme pour des arts martiaux.
À Cannes, la réalisatrice a expliqué que le film s’inspire du mythe grec de Méduse, une prêtresse qui a été punie par la déesse Athéna pour avoir cédé aux avances sexuelles de Poséidon, gagnant des cheveux de serpent et un regard capable de transformer en pierre quiconque la verrait :
« Elle a été punie pour sa sexualité, pour être “impure”. Cela m’amène au Brésil contemporain, où nous voyons le retour d’un modèle de femme douce et soumise – avec le taux de féminicide en hausse, la violence contre les femmes souvent utilisée comme une forme de contrôle, il est continuellement réitéré ».